Quand je suis arrivée en Belgique au début des années 2000, j'ai tout de suite été impressionnée par le fait que le tri sélectif était déjà bien dans les mœurs.  Je débarquais alors de Paris, où l'on n'avait même pas encore vu le bac à cartons...

20 ans plus tard je constate que le système n'a pratiquement pas évolué. À part les sacs oranges (qui sont encore facultatifs à Bruxelles), et le « nouveau » sac bleu en usage depuis quelques semaines.  

En creusant un peu, je me suis rendue compte que le terme « champion du recyclage » (comme on dit souvent de la Belgique en Europe), n’est pas vraiment si glorieux que cela.

Le plastique : 

• Environ 2/3 des déchets plastiques collectés ne sont PAS réellement recyclés:  Fost Plus annonce 46% de taux de recyclage du sac bleu (ancien). C’est moins que la moitié ! Et ce chiffre est contestable, car  la méthode de calcul est plutôt obscure  => les experts indépendants estiment le taux de recyclage à plutôt 36% seulement.
• Chaque année, 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans la mer.  Ce ne sont pas juste les décharges sauvages et les incivilités. Ces déchets proviennent en grande partie de ce qui « échappe » aux circuits officiels de collecte .  Y compris chez nous.
• Le 7^ème continent, constitué des plastiques qui flottent dans le Pacifique, fait déjà 50x la taille de la Belgique.
• D’après Greenpeace, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer. Suberbe perspective !

Le verre :

• Une bouteille ou un bocal déposé dans une bulle parcourt ensuite des centaines de kilomètres avant  d'arriver dans  une usine de recyclage
• Sur place, le fournaises doivent tourner à 1500° degrés pour fondre le verre
• Pour constituer un nouveau verre, le résultat de la fonte doit encore être complété par de nouvelles matières premières (le sable – qui est aussi une ressource limitée) : un nouveau pot ne contient donc que 30% de matière recyclée.
• On estime ainsi que le verre recyclé génère environ la moitié de son poids en CO²: c’est énorme !
• Le verre non recyclé (environ 15%) met 4000 ans à se décomposer dans la nature. Temps pendant lequel il peut causer de sérieux dégâts à la faune et la flore.

Des études de l’ADEME (agence française de la transition écologique) démontrent que, dans un  environnement « local » (= rayon de 200 km),  un système de consignes de verre est bien moins polluant qu’un circuit de recyclage.

Bref: 

evitez le plastique ET le verre à usage unique